Les oiseaux migrateurs.
On en parle beaucoup en ce moment parce que c’est la saison. Les
oiseaux migrateurs partent. C’est l’une des curiosité de
la nature que je n’aurais voulu sous aucun prétexte que
vous ratiez, comme disait Médor. Sous aucun prétexte, ou
même sur aucun prétexte aussi, si tant est que le prétexte
puisse vous supporter, ce qui devient de plus en plus difficile ces derniers
temps, il faut l’avouer.
Enfin…
Attention. Si vous désirez observer ces délicats volatiles,
soyez patients, et surtout, surtout, discrets. Aussi discret qu’un
paparazzi à qui on vient de confier l’adresse de la nouvelle
fiancée de George Clooney. Les oiseaux migrateurs sont extrêmement
craintifs et s’envolent au moindre bruit.
Attention donc.
Mais si par hasard ou même parapluie vous arrivez à vous
faux-filet et que vous vous approchassiez d’un groupe, observez
bien, car c’est là que vous verrez cette bizarrerie naturelle.
Les oiseaux migrateurs, et c’est là d’où ils
tirent leur nom et également tout un tas de trucs très
lourds, ne se grattent que d’un seul côté.
Etrange, n’est-ce pas ?
Personne n’a jamais su pourquoi au juste. D’ailleurs, le
côté varie avec les espèces. Mais suivant les races,
le côté reste le même.
Pour approcher les oiseaux migrateurs, une seule solution efficace :
il faut les appâter. Avec la seule graine qu’ils apprécient :
la migraine.
Mitonnez vous un abri dans lequel vous attendrez qu’ils
arrivent, avec une minette, ou une floue complète éventuellement.
Attention aux mirages, ou alors prévoyez une demi-dose de vaccin
de l’Institut Pasteur. Lorsqu’ils sont là, à mi-sol,
et aussi fa si la ré do, vous vous approchez à mi-chemin
du milieu dans lequel ils sont. Surtout, ne soyez pas trop rapides. Quelqu’un
de Milan aurait plus de chances de réussir. Observez bien les
misérables, ce sont des arbres où les oiseaux migrateurs
se réunissent souvent.
A ce moment-là, envoyez leur les migraines, ou un peu de mimolette.
Attention, pas de mygale, ils n’aiment pas. Ils se grattent déjà suffisamment.
Vous aurez, au moment où ils viennent se nourrir, l’occasion
de bien les observer, et même, pourquoi pas, de faire des photos.
Si, si ! Pourquoi pas !
Vous remarquerez que les mâles préfèrent les miels,
Dieu seul sait pourquoi. On a parlé de misanthropes, mais chacun
sait qu’il n’y en a jamais assez, surtout au chocolat.
Bonne chasse aux images, amusez vous bien, et surtout, cultivez-vous.
On n’a jamais assez l’occasion de se cultiver, comme disait
Hercule Poirot.
Un dernier conseil : dans votre progression silencieuse, surtout
ne tombez pas ! Ce ne serait pas des mignons que vous récolteriez
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